29/12/2017

Voir Bayeux et mourir





Marion Chemin (photo Ouest-France)

Jusqu’ici Marion Chemin s’était illustrée dans le genre de la nouvelle, nouvelle noire, nouvelle punk ou grunge. Elle affectionne les histoires sombres qu’elle raconte avec une voix très personnelle et un style pénétrant. Avec un vrai talent d’écriture.

Elle est née en Bretagne, à Saint-Brieuc, mais vit en Normandie, et la Normandie qu’elle restitue est particulièrement glauque, à l’image de celle de Jean-Noël Levavasseur, son compagnon. Avec lui, elle a créé le personnage de Martin Mesnil, un intérimaire itinérant que les injustices révoltent et qui va, cette fois-ci, se trouver confronté à un réseau de traite de femmes.
L’action se déroule à Bayeux, la belle endormie du Bessin. Martin est recruté comme gardien d’un hôtel particulier que possède un cinéaste de renom, « un mec bien ». On lui demande d’accueillir les invités de l’illustre propriétaire. Mais dans cette maison sinistre, il va mettre au jour un énorme réseau de prostitution pour des clients fortunés. Un univers carcéral sidérant. Une chambre de torture et des pratiques extrêmes. « Sur les murs, un tas d’outils, de fouets, de cravaches et autres pinces étaient méticuleusement rangées par thème : ce qui coupe, ce qui écrase, ce qui brise  et ce qui brûle. » A vomir.
Tout ce qui meurt me touche, le polar de Marion Chemin, frappe très fort. C’est un premier roman très réussi. Avec des scènes qui heurtent et vous glacent le sang. Avec aussi de super dialogues. Une vraie découverte.


Marion Chemin : Tout ce qui meurt me touche, Orep éditions.

(publié dans Quetton l'Arttotal, la revue underground fondée par JF Rocking Yaset en juin 1967. Numéros 34 et 35, décembre 2017)

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